Foncière Inéa prête à affronter les défis proposés par l’urgence climatique
Sobriété. Dans les bureaux de Foncière Inéa , au 21 avenue de l’Opéra, à Paris, le mot résonne. Mais n’inquiète pas. Et pour cause : le groupe dirigé par Philippe Rosio, qui se présente comme un leader du green building en France, affirme avoir « dix ans d’avance » sur le plan environnemental. « Cela fait un an et demi déjà que notre portefeuille respecte les seuils du décret écoénergie tertiaire », insiste cet amoureux de la voile, ému par l’arrivée triomphale de Charles Caudrelier sur la Route du rhum quelques
heures plus tôt.
Vent dans le dos, donc, sa foncière, dont la valeur du patrimoine s’établissait à 1,15 Md€ (droits compris) au 30 juin dernier, se dit « prête » à affronter les défis proposés par l’urgence climatique. « Aujourd’hui, nous arrivons à cerner la performance énergétique à l’usage », appuie son dirigeant, qui récolte ici les fruits d’une stratégie assumée : miser sur des bureaux neufs — « nos actifs ont six ans de moyenne d’âge », précise-t-il — en région.
Chiffres à l’appui, Philippe Rosio insiste : « En moyenne toujours, notre parc de bureaux, soit 87 % de notre patrimoine, surperforme la norme RT 2012 de 25 % ; est labellisé à 90 % Breeam Very Good ou Excellent. » Sobriété, encore. « Notre consommation moyenne au cours du dernier exercice s’est élevée à 98 kWhEF/m², en baisse de 17,6 % par rapport à 2019, une année de référence avant la crise sanitaire », souligne le président-directeur général. « Rendez-vous compte, ce niveau est inférieur de 40 % à la moyenne nationale », calculée par l’Observatoire de l’immobilier durable (OID). « Notre ambition ? Gérer de manière optimale nos bâtiments », assure Philippe Rosio, qui a équipé son patrimoine de capteurs, 600 au total, permettant de piloter sa consommation énergétique, de détecteurs de présence, d’éclairages LED, etc., « ce qui nous permet de proposer des charges locatives d’électricité deux fois moins élevées par rapport à la moyenne. »
En parallèle, depuis 2018, Inéa a levé 475 M€ de dettes vertes sous forme de green bonds (100 M€), de green loans (205 M€ en 2020 et 2021) ou de sustainability linked loan (170 M€ en 2022). « Les critères green retenus au fil des différents crédits intègrent les évolutions du cadre réglementaire et l’apparition de nouveaux enjeux ESG », note Philippe Rosio, qui vise ici la neutralité carbone. Et qui n’aura que « peu de capex vert à déployer » pour cela.