Sud Ouest - 16 janvier 2025
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À Mérignac, le parc d’activités Ecosph’air expérimente l’autoconsommation collective

L’autoconsommation collective se développe dans la métropole bordelaise. À Mérignac, un nouveau projet porté par des investisseurs privés voit le jour dans le parc d’activités économique Ecos’phair.

Après les collectivités, place aux entreprises. L’autoconsommation collective est en train de voir le jour dans le parc d’activités économiques Ecosph’air, à Mérignac. Déjà mis en place par la Ville dans deux quartiers de la commune en 2022, ce dispositif innovant se déploie dans le secteur économique. Il est porté par la foncière Inea, spécialisée dans l’immobilier tertiaire, et Serenysun, fournisseur d’équipement en énergie solaire basé à Aix-en-Provence.

Coûts plus bas

Ces deux entreprises ont établi un partenariat pour exploiter des centrales photovoltaïques installées sur des bâtiments neufs, un ensemble de bureaux et un parc d’activités acquis en 2019 par Inea.

Ces installations produiront de l’électricité qui sera consommée localement. Le surplus d’électricité sera ensuite redistribué dans le réseau électrique ou auprès d’autres locataires. À Mérignac, l’installation se déploie sur une surface de toiture de 3 300 m² pour une puissance totale de 830 kWc, ce qui pourrait bénéficier à près de 70 entreprises, indique Serenysun. La mise en service est prévue dans le courant du premier trimestre.

Des installations photovoltaïques permettront de produire de l’électricité d’origine renouvelable qui sera consommée localement. Le surplus sera ensuite redistribué. Aventim

Les clients de ce nouveau dispositif trouveront deux intérêts majeurs : la maîtrise des coûts et la transition écologique. « Les prix du marché sont fluctuants, voire volatiles, alors que l’on a de plus en plus besoin d’énergie », observe Alice Gaubert, directrice du développement de Serenysun, qui défend le gain économique dans la mesure où le prix de l’énergie produite est garanti sur le long terme – un bail de trente ans a été signé entre Inea et Serenysun, copropriétaires des installations. À la stabilité de l’approvisionnement s’ajoute un dispositif financier attractif puisque l’offre commerciale prévoit des tarifs inférieurs aux prix du marché.

L’autre argument est écologique. L’électricité est produite et consommée localement et redistribuée dans un circuit de 2 kilomètres, conformément à la réglementation[1]. En sachant que l’installation photovoltaïque permettrait de couvrir entre 25 et 45 % des besoins des entreprises pour le projet de Mérignac, le fournisseur d’électricité habituel assurera la continuité de service. À l’aide de ce dispositif, les entreprises qui ont mis en place une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pourraient valoriser leur contribution à la transition énergétique, défend la directrice adjointe d’Inea Karine Dachary.

En plein boom

À l’avenir, les efforts de Serenysun se concentreront sur la recherche de nouveaux contrats pour revendre cette énergie produite, en recherchant un effet « boule de neige ». Ce qui devrait être facilité par l’engouement collectif pour ce système. Les acteurs publics tels que l’Agence pour la transition énergétique (Ademe) ont observé que la puissance installée en autoconsommation partielle ou totale a augmenté de 70 % depuis 2022.

« C’est un sujet très mobilisateur, qui a d’abord vu le jour chez les particuliers et s’est développé dans les entreprises et les collectivités grâce aux avancées techniques et économiques », analyse Alain Mestdagh, chargé de mission en transition énergétique à l’Ademe, qui informe les collectivités.

Cette implantation mérignacaise n’est qu’un exemple d’un projet envisagé à grande échelle, porté par l’État dans le cadre de sa loi de programmation pluriannuelle, dont l’objectif « n’est pas de produire plus mais d’être au plus juste des besoins du site en question. Il s’agit d’être responsables des usages que l’on fait de l’électricité au quotidien. »


[1] Une convention d’autoconsommation est signée avec Enedis qui intervient dans la gestion de cette répartition et s’occupe d’organiser le partage de l’électricité, à l’aide de compteurs qui relèvent les consommations et productions, modélisent les parts de productions et partagent ces données.