Interview de Philippe Rosio, Président-Directeur général d’INEA : « Nous allons distribuer un dividende de 2,70 € par action »
Boursier.com : Quels regards portez-vous sur les réalisations 2024 de Foncière Inea ?
P.R. : Dans un environnement trouble, Foncière Inea a réalisé une bonne année 2024. Avec des revenus locatifs à +15% et un Ebitda à +16%, la performance compte parmi les meilleures des foncières cotées. Malgré la persistance d’un environnement de taux élevés qui a conduit à une hausse des charges financières, le résultat net récurent est ressorti en hausse de +4,4%…
Boursier.com : Votre endettement semble un peu élevé…
P.R. : A fin 2024, le ratio LTV ressortait à 50,7%. Cela signifie que la dette représente 50,7% de la valeur de nos actifs immobiliers. Cet effet de levier est à mettre en comparaison avec une rentabilité potentielle élevée de l’ordre de 7,5%. De plus, la baisse des taux qui se confirme en Europe devrait contribuer à valoriser notre patrimoine… Nous comptons malgré tout effectuer des arbitrages en cédant certains immeubles.
Boursier.com : Qu’en est-il de la rétribution des actionnaires ?
P.R. : Nous allons proposer à notre Assemblée de distribuer un dividende de 2,70 Euros par action ce qui correspond à un rendement de 8,2%. En ce qui concerne l’actif net par action, il était de 50,2 Euros en fin 2024. Le titre Foncière Inea présente ainsi une décote de 34%…
Boursier.com : Quelles sont vos prévisions ?
P.R. : Pour la nouvelle année, nous anticipons une hausse minimale à deux chiffres du cash-flow par action avec les livraisons attendues, la poursuite de l’indexation des loyers, la courbe des taux d’intérêt et les arbitrages… A horizon 2028, le chiffre d’affaires devrait dépasser les 100 ME alors qu’il était de 78 ME en 2024. Cette guidance correspond à une progression annuelle de +7% à +8%. Foncière Inea devrait ainsi poursuivre sa trajectoire après un doublement de taille tous les cinq ans, réalisé par le passé.
Boursier.com : Comment évolue le marché des bureaux en régions ?
P.R. : Compte tenu de la mise en place du télétravail dans les entreprises, les surfaces occupées devaient diminuer de 20%. Cette baisse attendue a été en fait compensée par la création d’espaces de convivialité et de réunion. On constate aussi que l’impact du télétravail est moins fort dans les principales métropoles régionales par rapport à la région parisienne. Les temps de déplacement y sont en effet moins élevés… La baisse de la demande placée en définitive n’a baissé que de 10%. Pour ce qui est des investissements dans l’immobilier en 2024, la baisse a été de 40% en Ile-de-France et de 20% dans les grandes métropoles régionales.
Propos recueillis par Christophe Voisin